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Itinéraire culturel

Le christianisme a pour mission de créer une espérance chez l’être humain, de semer chez lui l’idée d’une nature humaine ouverte à une destinée surnaturelle. Cette espérance s’appuie sur le Christ ressuscite, sur Dieu qui a pris notre humanité pour que nous puissions prendre sa divinité.

Vous entrez dans une église, lieu où les fidèles se réunissent pour rendre le culte divin. Vous êtes dans une cathédrale qui a pour fonction de représenter le gouvernement de l’Eglise de dans le diocèse de Montréal ; vous déambulerez dans une basilique, sanctuaire dédié à Marie-Reine-du-Monde.

Ce bâtiment comporte quatre volets : celui du culte divin, celui de l’histoire religieuse de Montréal, celui d’une adhésion forte à Rome, centre du monde catholique, et celui de la Vierge Marie a qui la basilique est dédiée. 

Le narthex

Un long et large vestibule (le narthex) accueille les fidèles. Déjà le silence s’impose. L’ampleur du narthex augmente le sentiment de transition qui saisit le visiteur. Il quitte la ville et son boulevard et se prépare à entrer dans cette église cathédrale et basilique. Une autre réalité l’attend au-delà des lourdes portes. 

Les croix-mosaïques 

Les croix-mosaïques de la cathédrale ont été fabriquées par des chrétiens iraquiens refugies en Jordanie. Elles ont été installées dans cette église lors de la consécration de la Cathédrale le 13 octobre 2017 par Mgr Christian Lépine.

Les bénitiers

Ces portes franchies, nous sommes dans la nef de la cathédrale nommée d’après l’apôtre Saint-Jacques-le-Majeur. Trois longues allées mènent le fidèle au chœur.  

Deux immenses coquilles positionnées des deux cotées de l’allée centrale servent de bénitiers. Le fidèle se signe aux eaux de ces bénitiers en rappel de son baptême. Ces deux coquilles réfèrent à Saint-Jacques qui seraient rendu en Espagne.

La colone des zouaves pontificaux

Prenons l’allée de gauche. On peut voir, inscrit en lettres dorées sur les tablettes de marbre, les 507 noms des zouaves du Canada. À côté, une toile du peintre Lionel Royer, datant de 1885, illustrant le Colonel Athanase de Charrette, commandant des zouaves pontificaux. La mission des zouaves consistait à protéger et à défendre les États pontificaux.

Rassurons-nous. Nul n’a combattu car les régiments dépêchés sont arrivés à Rome une fois la victoire obtenue par les forces du roi Victor-Emmanuel II. C’était lors du conflit qui mena à l’unification de l’Italie en 1870. Mgr Bourget avait tenu à ne pas oublier ces engagés. Par son geste envers le Pape, Mgr Bourget signifiait sa fidélité sans faille au Saint-Siège à un moment où celui-ci subissait des attaques militaires et des remises en question intellectuelles.

Chapelle funéraire des évêques

Cette chapelle fut inaugurée en 1933. Les restes des évêques de Montréal y furent transférés. Ceux de Mgr Bourget furent placés dans l’imposant tombeau en marbre jaune de Sienne au centre de la chapelle sous un gisant le représentant, œuvre du sculpteur italien Giulio Barberi.

Conformément au droit canon, les dépouilles des évêques doivent reposer dans leur cathédrale de fonction. Les évêques auxiliaires le sont dans une chapelle semblable aménagée près des colonnes avec les noms de zouaves.

Une inscription en latin ceinture le haut de la chapelle. Elle se lit ainsi : l’heure vient où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui ont fait le bien resusciteront pour recevoir la vie. (Jn 5,25 et 29) 

Les tableaux dans la Cathédrale

Tous les tableaux dans la cathédrale présentent des scènes de l’histoire religieuse et tous, sauf celui où apparait le colonel De Charrette, concernent des épisodes vécus au temps du régime français. 

On voit sur le tableau mère d’Youville chantant le Te Deum, chant d’actions de grâces qui débute par les mots Te Deum laudamus-Nous te louons, Dieu.  

Mère d’Youville fut la fondatrice de la Congrégation des Sœurs de la Charité, sœurs grises de Montréal.  

Marguerite Bourgeois fut du groupe premier de la fondation de Montréal. Elle vint pour s’occuper d’éducation. Elle fonda à cet effet la congrégation de Notre-Dame.  

Elle s’engagea résolument dans le succès de l’entreprise montréalaise en faisant des voyages de recrutement.

La fondation de Montréal fut une aventure missionnaire. On rêva d’un établissement appelé Ville-Marie où habiteraient dans la bonne entente et dans la foi chrétienne, des Français et des Autochtones. Ce fut l’œuvre d’une société privée qui installa une population française sur l’île de Montréal.  

Ce tableau offert par le Gouvernement français en 1899 montre Mgr Olier, sulpicien, consacrant à la Vierge Marie les associés dans la fondation de Ville-Marie. On remarquera la présence côte-à-côte des deux co-fondateurs de la ville, M. de Maisonneuve et Dame Jeanne Mance.

En accordance avec l’aspect missionnaire affirmé par ce tableau, on joignit dans cette même partie de l’église le tableau reprenant les martyrs des Pères Brébeuf et Lallemand, jésuites et missionnaires.

On associa à cette proposition la photo de Sainte Thérèse de Lisieux, patronne des missions.

La Cathèdre

Au croisement de la nef et du transept se trouve l’autel où est célébré le culte divin. Il est protégé par un imposant baldaquin.

Sur la gauche, il y a la cathèdre. C’est le siège officiel de l’Evêque. C’est le symbole de son autorité dans le diocèse. Le de mot cathédrale tire son origine de ce siège.

Le baldaquin

La cathédrale de Montréal fut érigée sur un modèle réduit de la basilique Saint-Pierre-de-Rome. Ainsi la façade ressemble à celle de Saint-Pierre-de-Rome avec ses treize statues tout comme le baldaquin qu’on retrouve à Rome. Situé sous la coupole, il recouvre l’autel. On peut noter la présence d’une représentation de l’Esprit Saint, tel un oiseau planant au-dessus de l’autel. Le baldaquin est une œuvre d’Arthur Vincent et un don des Messieurs de Saint-Sulpice (les six anges du dessus sont l’œuvre de Gratton).

La Coupole

La coupole recouvre les éléments essentiels d’une cathédrale : l’autel et la cathèdre. Les médaillons des quatre évangélistes apparaissent sur les piliers de la coupole. On y trouve aussi les symboles de la papauté : la tiare et les clefs de Saint-Pierre.

Un texte en latin ceinture la coupole. Il se lit ainsi : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle et je te donnerai les clefs du Royaume des cieux.

Montréal fut d’abord connu sous le nom de Ville-Marie. À la demande du Cardinal Léger, le Pape Pie XII accorde le vocable de Marie-Reine-du-Monde. On reliait ainsi la cathédrale a la fondation de Montréal.

La statue de Marie-Reine-du-Monde, œuvre de Sylvia Daoust, a été apposée sur le mur de l’abside (arrière de l’autel) en 1959. L’artiste a réussi à allier la modernité avec la tradition.

Chapelle de l’assomption

Sise le long de l’allée ouest de la cathédrale, la chapelle de l’Assomption est utilisée pour l’adoration du Saint-Sacrement et la prière du chapelet.  

Le retable date du XVII siècle. Il est suisse d’origine. À la suite de péripéties, il est apporté à Montréal. En 1994, un généreux donateur, M. Bruno Messmer en fit don à l’archevêché.

Le tableau de l’Assomption de la Vierge Marie complète les autres tableaux de la Vierge qu’on voit dans l’abside.

Les statues

Quatre statues représentant respectivement l’évangéliste Jean, Saint-Jacques le Majeur, Saint-André et Saint-Pierre sont postées dans le chœur.

Le long de l’allée centrale, huit statues s’enlignent. Sept représentent les Apôtres (cote gauche Thomas, Mathias et Barthelemy) ainsi que Saint-Jacques-le-Mineur, évêque de Jérusalem. Du côté droit, en remontant vers la sortie, il y a celles de Jude, Mathieu, Simon et Philippe, apôtres.

En sortant de bâtiment, jetons un dernier coup d’œil vers les statues situées sur la façade. Il y en a 13, comme à Rome. Là-bas, il s’agit du christ et de ses douze apôtres ; ici, il s’agit de 13 saints désignés selon la demande des donateurs ou organismes catholiques. La commande des statues fut faite en 1892 à l’artiste Olindo Gratton et la pose des statues fut réalisée en 1900. 

Chronologie

1836 
Fondation du diocèse de Montréal. La cathédrale est en l’église Saint-Jacques le Majeur (sise au coin de la rue Sainte-Catherine et Saint-Denis).

1840 
Nomination de Mgr Ignace Bourget à titre de deuxième évêque du diocèse de Montréal, en remplacement de Mgr Lartigue, 1er évêque.

1852 
L'incendie le plus dévastateur de l'histoire de Montréal fait rage pendant 26 heures et rase la cathédrale Saint-Jacques, l'évêché, dont la construction n'est pas encore terminée. Plus de 1000 bâtiments détruits dans le quadrilatère formé des rues Saint-Laurent, Saint-Denis, Craig (Saint-Antoine) et Mignonne (de Maisonneuve).

1854
Mgr Ignace Bourget fait connaître son intention d’ériger la nouvelle cathédrale dans l’ouest de la ville, à côté de l’emplacement du cimetière catholique qui doit être déménagé sur la montagne. Achat des terrains à cet effet.

1857
Mgr Ignace Bourget séjourne à Rome et décide alors que la future cathédrale sera une réplique réduite de la basilique Saint-Pierre.

1870
Pose de la première pierre. Des difficultés dans l’élaboration des plans et soucis financiers ont retardé le début des travaux.

1876
Démission de Mgr Bourget, il se fera quêteur pour aider son successeur Mgr Fabre. Sévit au même moment une crise financière ne permettant pas de terminer les travaux.

1878
L’édifice n’est pas encore couvert définitivement et les quatre piliers ne sont pas recouvert du dôme.

1885
Décès de Mgr Bourget. Les travaux arrêtés pour manque de fi    nancement sont relancés.

1886
Le diocèse est élevé au rang d’archidiocèse.

Achèvement du dôme.

1894
Inauguration solennelle le jour de Pâques, 42 ans après   l’incendie qui détruisit la première.

1892
Début de l’installation des 13 statues qui se poursuivra jusqu’en 1900. Les treize statues qui ornent la façade de l’édifice ont été réalisées par Olindo Gratton.

1903
Dévoilement du monument de Mgr Ignace Bourget de l’artiste Louis-Philippe Hébert.  

1919
Le Pape Benoît XV confère le titre de basilique mineure à la cathédrale.

1955
À la demande du cardinal Paul-Émile Léger, elle fut renommée Basilique-Cathédrale Marie-Reine-du-Monde-et-Saint-Jacques-le-Majeur par le Pape Pie XII.

2017
Consécration de la Cathédrale le 13 octobre par Mgr Christian Lépine.